Confrontée à la crise globale engendrée par la mondialisation économique et financière tout comme au scepticisme touchant à ses propres principes fondateurs : Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Laïcité (de plus en plus mise à mal par un retour du religieux prétendant à un sacré refondateur du théologico-éthique et même du théologico-politique), l’Europe semble éprouver de plus en plus de difficulté à se comprendre et à se vouloir elle-même. En témoigne la question des frontières intérieures (fuite en avant d’un élargissement géographique au détriment d’un approfondissement politique) et extérieures (l’Europe a-t-elle vocation à intégrer… le monde entier ?) : intégration ou désintégration de l’Europe ?

« La crise de l’existence européenne n’a que deux issues : soit la décadence de l’Europe devenant étrangère à son propre sens vital et rationnel, la chute dans l’hostilité à l’esprit et dans la barbarie ; soit la renaissance de l’Europe à partir de l’esprit de la philosophie, grâce à un héroïsme de la raison (…) Le plus gand danger pour l'Europe est la lassitude. », E. HUSSERL, La crise de l’humanité européenne et la philosophie (1935), Paris, Hatier/Profil, 1992, p. 78, traduction, présentation et annotation, N. Depraz.

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