Présentation : Le tsunami qui a frappé cruellement l’Indonésie en 2004 a ouvert à nouveau une question : l’homme a-t-il sa part de responsabilité lors de la survenue de catastrophes naturelles ? Car les savants et les techniciens ont les moyens d’anticiper ce type de phénomène et donc on peut protéger les populations contre les désordres de la nature qui ne peut être assimilée à un simple abri hospitalier. Et le développement scientifico-technique peut aussi bien détruire la nature que nous protéger des ravages de celle-ci.
Mais si la nature est en notre pouvoir, cela signifie-t-il que nous soyons responsables des ravages naturels qui, dès lors, ne seraient plus naturels ? Le débat n’est pas récent. À l’occasion du tremblement de terre de Lisbonne en 1755, Voltaire s’était répandu en sarcasmes sur l’idée d’une nature bonne en elle-même. Rousseau lui avait répliqué que l’homme n’est pas responsable du tremblement de terre, mais c’est lui qui choisit de construire des villes en des lieux particulièrement vulnérables. Aujourd’hui nous donnons plutôt raison à Rousseau : il n’y aurait plus de catastrophes naturelles mais, plus exactement, des risques constitués par la rencontre d’un aléa naturel et d’une vulnérabilité. Autrement dit, l’aléa naturel ne deviendra une catastrophe naturelle qu’en vertu du contexte social et économique.
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La science et la technique maîtrisent-elles la nature ?, Jacques Ricot (1)
La science et la technique maîtrisent-elles la nature ?, Jacques Ricot (2)
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Aller plus loin :
- H. Kempf, « Il n’y a pas de catastrophes naturelles » Le Monde, 21 mars 1999.
- J.P. Dupuy, Petite métaphysique des tsunamis, Seuil, 2005.
- H. Jonas, Le Principe Responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Flammarion, 1998.
Illustration ©Chaunu
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