"Si on parle du livre aujourd'hui, il est en péril. Doit-on considérer que des informations sur du papier, c'est du livre ? Vraisemblablement pas. Le livre est mort, tué par la profusion des livres d'une certaine manière. Avec le Net, les cas de figures sont divers. Je peux mettre mon manuscrit directement en ligne gratuitement, mais je peux aussi passer par mon éditeur. ... On ne sait pas du tout comment ça va se passer, ce que ça va donner, comment on va redéfinir la propriété intellectuelle. Les éditeurs et leurs directeurs commerciaux s'arrachent les cheveux. En ce moment, tout le monde cherche, fait des propositions. Des forces s'opposent : les hackers font progresser d'une certaine manière les techniques, les éditeurs se demandent si c'est trop tôt ou trop tard, s'il faut prendre de l'avance, créer la demande ou répondre à la demande. ..." Michel Onfray, Salon du livre 2001, propos recueillis par Valérie Labrousse.

Aux Editions M-Editer, nous avons résolument choisi de prendre acte des évolutions que présentent aujourd'hui les technologies de l'information et de la communication : il nous faut les maîtriser pour qu'elles ne finissent par nous posséder. Le lecteur n'est plus en effet celui que nous avons connu. Il a changé, avec le monde qui est là. Il est aussi et en même temps auditeur, locuteur, téléspectateur... . Le livre doit donc évoluer lui aussi et s'ouvrir au multimedia. Un impératif toutefois : que l'auteur et l'éditeur travaillent ensemble avec et sur la technique pour que rien ne se perde de l'essentiel, c'est-à-dire la transmission d'une pensée et d'un savoir qui nous transcendent tous, les uns et les autres, et qui nous permettent, les uns avec les autres, de mieux vivre le monde qui est le nôtre, avec esprit critique, que nous soyons anciens ou modernes.

Mais travailler le livre avec le multimedia ne rend pas pour autant le livre papier obsolète. Il en rend, tout au contraire, encore plus urgente la nécessité. Sans le multimedia, le livre papier se meurt pour un nombre de plus en plus important de lecteurs. Mais sans le livre papier il n’est pas d'authentique travail réflexif rigoureux. Alors pour répondre avec le recul qui est le nôtre à Michel Onfray, nous pensons qu'il n'est pas question de créer la demande, qui est là, ni de la subir telle quelle. Mais il est difficile de l'entendre et d'y répondre sans proposer quelque nouveauté, sans vouloir le livre-enrichi et travailler à lui donner les lettres de noblesse qui doivent être les siennes aujourd'hui.

Avec le livre papier électronique arriverons-nous très prochainement à fusionner tous les médias et à conjuguer les avantages des uns et des autres, le stockage, le téléchargement, l'interactivité, la vidéo, audio, l'internet et le confort de lecture du papier. Sony, Xérox et Epson et d'autres y travaillent.
Pour les sceptiques voyez ce que proposait Epson en 2007. Nous sommes en 2011.

Bonne lecture à toutes et à tous.