Résumé

L’intime désigne le plus intérieur de chaque être humain mais aussi ses relations extérieures avec ses plus proches. La question se pose donc de savoir en quoi consiste exactement ce for intérieur et si chaque moi individuel est bien le mieux placé pour se connaître soi-même, ou bien si ses proches (son entourage familial, amical et amoureux) ne le connaîtraient pas plus intimement qu’il ne le peut lui-même. Mais la question est aussi de savoir si c’est bien du for intérieur de chacun qu’émanent ses pensées, ses paroles et ses actions, ou si celles-ci ne seraient pas influencées voire commandées de l’extérieur, par les autres et surtout par les institutions sans lesquelles ne se peut aucune vie personnelle privée (comme la famille) ni collective et publique (comme l’État et, maintenant, le marché).

Ce questionnement ne devient-il pas d’autant plus urgent que notre époque semble être paradoxalement tiraillée entre une exigence de liberté qui fait de la reconnaissance de l’intime l’impératif le plus catégorique qui soit et une exigence de sécurité qui fait de plus en plus consentir les individus contemporains à des conditionnements naturels et culturels qu’ils subissent, alors même que le plus intime de ce qui fait l’humanité des hommes en est de plus en plus surveillé et contrôlé, et donc aliéné ?

 

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Sommaire

Préface de Julia Kristeva "Histoires d'amour et de métamorphoses"

Alzheimer par Michel Malherbe
Big data par Dominique Pécaud
Conviction (intime …) par Jean Danet
Dieu par Jean-Michel Vienne
Ennemi (... intime) par Jean-Luc Nativelle
Famille par Jean-Marie Frey
Génome par Michel-Elie Martin
Honte par André Guigot
Intimité par Jacques Ricot  
Justaucorps par Julie Cloarec-Michaud
Kora par Evelyne Guillemeau
Lire/Écrire par Franck Robert
Mensonge par Caroline Baudouin
Nu par Arnaud Saint-Pol
Pudeur    Joël Gaubert
Œuvre d’art par Yvon Quiniou
Quechua par Nadia Taïbi
Rien à voir par Jean-François Crepel  
Solitude par Jean-Claude Dumoncel
Us par Armelle Grenouilloux
Vulnérabilité par David Lebreton
Water-Closet par Pascal Taranto
seXe-tape par Sylvain Portier
Yourte par Nadine Boyer
Zen par Roland Depierre

 

 

A
Auteur : Michel Malherbe
Notion : Alzheimer   
Présentation : Paradoxe de la frontière que trace l’intimité, puisque la frontière de l’intime appartient autant au monde extérieur qu’à l’espace intérieur. Car c’est toujours au sein du monde et de la communauté humaine que prend sens ce qui n’est jamais qu’un retrait. Or, la maladie d’Alzheimer détruit progressivement le rapport du patient au monde et le prive inexorablement de participer à la communauté humaine.  Lui supposera-t-on encore quelque intimité ou, comme on le dit, quelque vie intérieure ? Le patient alzheimer aurait-il encore un Soi qui serait son ultime asile ?

Extrait dit par l'auteur : 

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B
Auteur : Dominique Pécaud
Notion : Big data                                               
Présentation : Si…, alors si… Quand le « si » suppose des données semées au fil des machines informatiques, le « alors » délivre aux autres comme à soi-même des informations inédites, déduites du traitement algorithmique de ces données. Il paraît qu'en tenir compte aiderait à mieux décider de nos choix, de notre avenir. Elles répondraient à nos inclinations dans différents domaines : les relations, les arts, les mets ou toute autre chose, bref, dans tout ce que nous chercherions à consommer, pour le plaisir ou pour notre survie. La véracité et l'influence de ces informations reposent sur au moins trois présupposés. Le premier consiste à croire que le choix personnel de faire telle ou telle chose est le résultat d'une rationalité interne, répondant à la même logique de raisonnement que celle qui préside aux informations qui nous sont délivrées. Si la production des données se veut rationnelle, l'homo œconomicus se doit de l'être aussi. Le deuxième présupposé, déduit du précédent, suppose que l'action collective naîtrait à partir des ressemblances de ceux qui s'y engagent, ressemblance qui aboutirait à l'existence de réseaux sociaux. Un dernier présupposé estime que l'action prendrait sens en dehors de toute délibération, au titre de la justesse de données dont la mesure et la programmation finissent par échapper à notre intention.

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C
Auteur : Jean Danet
Notion : Conviction (intime …)                                    
Présentation : Qu’est-ce que l’intime conviction dont la Révolution française a fait une boussole pour tous ceux qui jugent au pénal ? Le glissement de l’usage des mots « intime » et « intimité » affecte le sens de l’expression. Pour certains, la notion serait floue, laissant le juge à son ressenti. Ceux-là croient souvent que la notion d’intime conviction ne concernerait que les jurés. Et d’en tirer la conclusion que, décidément, la justice pénale est chose trop sérieuse pour être abandonnée à des ignorants dotés au surplus d’un si piètre outil.
Pour éviter le contresens, il faut tout reprendre. Quel était le critère en vigueur avant celui de l’intime conviction ? D’où nous vient celui-ci ? Quel lien avec les Lumières ? Pourquoi l’adjectif « intime » ? Quel rapport avec la common law, qui retient la conviction forgée « au-delà de tout doute raisonnable » ? L’intime n’est pas le temple de la subjectivité. Après un débat judiciaire mené selon les règles du procès équitable, vient le temps où chaque juge doit seul prendre ses responsabilités, dans le silence de sa conscience, par l’usage de sa raison et avec impartialité. L’intime conviction est une norme démocratique de la preuve.

Extrait dit par l'auteur :



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D
Auteur : Jean-Michel Vienne
Notion : Dieu
Présentation : L’Intime a acquis ses lettres de noblesse dans les Confessions d’Augustin parlant de Dieu, « intérieur à ce qui m’est le plus intérieur, mon intime ». En sont issues des conceptions symétriques de l’intime et de Dieu : dis-moi quel est ton intime et je dirai quel est ton Dieu (ou l’inverse) ! Découvrir dans l’intime un lien avec le reste de l’univers amène à penser Dieu comme la substance de toutes choses (ou comme un étant qui a aussi le statut d’Être universel). À l’intime sûr de lui, correspond, pour le meilleur comme pour le pire, un Dieu certitude suprême, garant de toute certitude. Inversement, un intime dévalorisé appelle une toute-puissance divine qui viendrait le remplir et lui donner sens. Mais quel Dieu correspondrait à un intime caractérisé en pleine conscience par son inquiétude, son désir, sa recherche de sens, sa relation à l’extérieur ? Un Dieu clos peut-il correspondre à un intime ouvert ?

Extrait dit par l'auteur :



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E
Auteur : Jean-Luc Nativelle
Notion : Ennemi intime
Présentation : La violence est au cœur de l'histoire des hommes, mais nous la voyons toujours chez l'autre. L'ennemi est extérieur, identifié, connu, objectivé ; il est aussi essentialisé : qu'on le désigne comme un « monstre », un « sauvage », ou comme le Diable en personne, cet autre, qui est mon ennemi – ou l'Adversaire – ne peut pas ne pas faire le mal. Ce qui revient à oublier cet autre ennemi que je ne vois pas, que je ne veux pas voir : celui qui se niche en moi-même, au plus intime de mon être. René Char disait que « l'homme est capable de faire ce qu'il est incapable d'imaginer ». Chacun abrite en lui-même un être de violence, qu'il parvient à contenir la plupart du temps, et dans lequel il aurait du mal à se reconnaître s'il trouvait à s'exprimer. Mais les régimes totalitaires ne se fondent pas que sur des psychopathes : il faut bien, pour que cela marche, que des gens « normaux » laissent sortir l'ennemi intime qu'ils ont en eux-mêmes. Assumer cette violence possible, ne pas la nier pour l'attribuer tout entière à l'autre, c'est de notre responsabilité : pour lutter contre elle, il faut d'abord la comprendre.

Extrait dit par l'auteur : 

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F
Auteur : Jean-Marie Frey
Notion : Famille
Présentation : À l'inquiétude qui marque la relation à l'Autre dans l'espace public, s'oppose l'intimité du chez soi, les liens protecteurs qui l’unissent à ses plus proches. Celui que trouble l'altérité et qui croit deviner dans l'harmonie du foyer l'image d'une vie sociale heureuse imagine volontiers que les attaches familiales pourraient s'étendre à la société entière. Il aimerait que chacun soit rivé à une communauté. À ses yeux, la nation idéale est une maisonnée protectrice garantissant à chacun une place dans une totalité ordonnée et rassurante. Mais la famille peut-elle servir de modèle aux sociétés politiques ?

Court extrait dit par l'auteur :




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G
Auteur : Michel-Elie Martin
Notion : Génome
Présentation : La connaissance du génome, du patrimoine génétique d’un organisme, est une extériorisation de l’information qui détermine l’identité d’un organisme. Cette connaissance peut servir de diagnostic prénatal ou postnatal utile en ce que celui-ci permet de repérer des facteurs génétiques prédisposant à certaines maladies. Mais, de ce fait, cette extériorisation du génome ne doit-elle pas être soustraite à certains regards et tenue comme étant de l’ordre d’une intimité à préserver, même si l’on admet, par ailleurs, que le génome ne définit pas totalement l’identité humaine ?
De plus, cette connaissance, qui extériorise techniquement l’information intime du vivant, se déploie en biotechnologie, en biosynthèse modifiant les génomes des plantes et des animaux,  voire de l’homme.  N’y a-t-il pas là danger pour notre environnement écologique et pour l’espèce humaine qui en dépend ? Quant à la transgénèse sur les cellules germinales de l’homme, n’est-elle pas d’évidence éthiquement problématique, puisqu’elle engage l’avenir même de l’humanité ? Mais l’affrontement de ces dangers et problèmes doivent-ils nous conduire à préserver et à soustraire toutes les intimités génomiques de la biosynthèse ?

Extrait dit par l'auteur : 



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H
Auteur : André Guigot
Notion : Honte
Présentation : L'expérience de la honte est inévitable et renvoie chacun d'entre nous à un sens de la responsabilité vécu comme une épreuve, parfois fugace comme un regard, souvent lourde et profonde comme la culpabilité. En décrivant les différents aspects tels que la réalité de la honte apparaît à une conscience attentive, nous pouvons mieux comprendre sa dimension révélatrice. La « honte » nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes, sur notre rapport aux autres et au monde. Elle peut polluer l'existence, mais s'avère plus positive lorsqu'elle déclenche, dans l'intimité de l'esprit, un désir de révolte et de recommencement.
L'enjeu d'une telle analyse réside sans aucun doute dans la vérité qui surgit de la douleur : avant d'être une puissance, la liberté consciente d'elle-même se vit comme une épreuve. La pensée moderne a tout fait pour « déculpabiliser » la sexualité et « décomplexer » à tout de bras la réussite, dans le prolongement d'une idéologie de la libération. Peut-être était-ce pour se laver de bien des fautes. Peut-être aussi en payons-nous le prix fort, sous la forme d'une culture de l'excuse.
Pour éviter les pièges de l'irresponsabilité comme de la culpabilisation absurde, il est urgent de comprendre la « honte », qui nous rabaisse mais, à condition de la dépasser, dévoile  aussi notre humanité.

Extrait dit par l'auteur :

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I
Auteur : Jacques Ricot
Notion : Intimité
Présentation : Alors que la langue française, depuis le XVIIème siècle, dispose du mot « intimité » pour caractériser ce qu’il y a d’intérieur, de profond, de secret, de privé en chacun, nous avons éprouvé le besoin de ne pas laisser à ce terme le monopole de la description de ce que l’adjectif « intime » désigne. En effet, l’« intime », forme substantivée de l’adjectif et d’emploi ancien mais assez rare, connaît aujourd’hui un regain de faveur, et c’est le signe que l’on tâtonne pour atteindre une réalité que l’intimité, classiquement considérée, ne parvenait pas à atteindre.
On s’efforcera, non pas de fixer et donc figer le dictionnaire pour tracer les frontières sémantiques de l’intimité et de l’intime, mais d’interroger les usages de la langue pour esquisser les questions et les réponses variées que ces emplois permettent d’entrevoir.

Extrait dit par l'auteur :
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J
Auteur : Julie Cloarec-Michaud
Notion : Justaucorps
Présentation : « Et bien ! dansez maintenant ». On danse quand il n’y a plus rien à faire, parce que danser ça ne sert à rien. C’est utiliser son corps pour réaliser des actions inutiles à la vie pratique, quotidienne. Bergson dirait que la danse n’appartient pas au domaine de l’intelligence, calculatrice et efficace, mais bien à celui de l’intuition, créatrice et distraite. Cette intuition qui, pour Bachelard, travaille en étoile, toujours en train d’explorer de nouvelles voies mais qui revient sans cesse vers son centre. Alors, oui, danser ça ne sert à rien, mais cette exploration intime, à la première personne, coupée du monde ordinaire, ne serait-elle pas la juste prise de mesure de nos capacités humaines, affranchies de leur limitation pratique et utilitaire ? Danser ne serait-ce pas alors retrouver la juste mesure de l’homme, son rapport « juste au corps » ?

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K
Auteur : Evelyne Guillemeau
Notion : Kora    
Présentation : « Au plus profond de ma mémoire » dit-on pour exprimer le plus intime de ses souvenirs. Mais les plus lointains sont-ils aussi personnels qu’on le dit ? Une folie s’est emparée de l’individu égotiste : il veut fixer l’instant « heureux » et, la technique aidant, des milliards d’images insipides circulent sur la toile devenue un immense charnier de souvenirs. La musique sauve-t-elle de cette vanité de l’existence immédiate ? Non pas la musique qui jette les hommes hors d’eux-mêmes, mais celle qui les rend attentifs à tout ce qui est ? La Kora, instrument à cordes venu d’Afrique de l’ouest, n’a rien d’exotique car les sonorités cristallines et douces de cette harpe-luth se déroulent lentement et indéfiniment comme une invitation à la méditation et à la rêverie éveillée. Cette musique spirituelle accompagne le chant du griot, la prière au monastère de Ker Moussa ou encore le saxophone d’un jazzman. Loin d’enfermer dans une subjectivité singulière, ces souvenirs ouvrent à une perception sensorielle et intellectuelle du monde.  Notre besoin d’Afrique est spirituel.

Extrait dit par l'auteur :



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L
Auteur : Franck Robert
Notion : Lire/Écrire
Présentation : Si l’écrivain écrit pour les autres, il est d’abord celui qui écrit dans l’intimité ; si le lecteur s’ouvre sur les paroles d’un autre, c’est en faisant siens des mots qui lui sont d’abord étrangers : en lui-même s’inscrit une parole venue d’ailleurs. Nous voudrions envisager tout en même temps écriture et lecture, les considérer comme gestes indissociables : si la lecture imprime en soi les lettres du livre, l’écriture n’est-elle pas aussi d’abord lecture d’un livre intérieur ? En ces expériences singulières du langage, se nouent la force et l’aventure d’une intimité qui ne s’ébauche que dans l’ouverture, tout à la fois risquée et confortable, à l’autre.

Extrait dit par l'auteur :



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M
Auteur : Caroline Baudouin
Notion : Mensonge    
Présentation : Notre vie intime n’est pas toujours en accord avec nos convictions : que signifie alors cet écart entre notre adhésion intellectuelle à des principes et la vie que nous menons effectivement ? Et quel est plus particulièrement le sens de ce mensonge lorsqu’il est commis par les philosophes, ces penseurs censés être des amoureux de la vérité ? Au lieu de crier à l’imposture et à l’hypocrisie, on envisagera une approche amorale du mensonge à soi-même, comme moyen d’explorer plusieurs modes d’existence et d’expliquer qu’on puisse vivre le contraire de ce qu’on écrit, ou écrire le contraire de ce qu’on vit.

Extrait lu par l'auteure : 

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N
Auteur : Arnaud Saint-Pol
Notion : Nu    
Présentation : Pourquoi ne vivons-nous pas nus (généralement) ?
Parce qu’il fait froid. Pourtant, dans les contrées au climat plus clément, la nudité absolue n’existe guère. Et si les doxographes racontent que c’est ainsi que Diogène vécut, allant même jusqu’à pratiquer l’onanisme en public, c’est essentiellement par provocation vis-à-vis des conventions. Ne serait-ce pas, dès lors, pour des raisons essentiellement culturelles ? Mais l’approche socio-anthropologique du vêtement en épuise-t-elle pour autant l’analyse ? Qu’en est-il notamment de sa signification théologique ? Enfin et surtout, quelles dimensions proprement philosophiques peut-on éventuellement y saisir, et ce, en relation avec notre compréhension de l’intime ?

Extrait dit par l'auteur :



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O
Auteur : Yvon Quiniou
Notion : Œuvre d’art
Présentation : Contrairement à l’analyse kantienne qui prétend que l’œuvre d’art, bien que s’adressant à notre sensibilité, suscite de notre part un jugement désintéressé pouvant prétendre à une universalité impersonnelle, il s’agira de montrer ici que l’art engage nos intérêts vitaux les plus intimes, fût-ce d’une manière déguisée, que ce soit du côté du créateur ou du côté de l’amateur. Qu’il fasse appel à des pulsions biologiques (Nietzsche), psychologiques ou infantiles, voire sexuelles (Freud), l’art permet à la personnalité la plus profonde de l’artiste de s’exprimer et de rejoindre la nôtre. C’est dire que, tout en manifestant notre intimité, il ne nous y enferme pas puisqu’il nous ouvre à celle des autres, les créateurs. Mais c’est dire aussi que l’art est un langage et non le domaine d’une forme objective et inexpressive, s’offrant à une pure appréciation esthétique. Toute œuvre d’art possède donc sinon un sens, en tout cas du sens lié à la vie, mais qui n’est pas conceptualisable : c’est dans l’intimité silencieuse de l’expérience esthétique que nous l’appréhendons, affectivement et intuitivement.

Extrait dit par l'auteur : 

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P
Auteur : Joël Gaubert
Notion : Pudeur
Présentation : La pudeur est une attitude de retenue dans l'expression corporelle, affective et spirituelle de soi à l'égard des autres. Cette attitude provient-elle d'un sentiment naturel et donc légitime, en ce qu'il vise à la préservation et même à la constitution du plus intime de soi tout comme d'une civilité fondant le bien-vivre ensemble ? Ou bien la pudeur vient-elle d'un conditionnement culturel arbitraire  et illégitime car empêchant aussi bien l'expression de soi que le partage d'un sens commun nécessaire au bien-vivre ensemble privé (comme en amitié et en amour) et public (en société et politique) ? Faudrait-il donc traquer la pudeur au nom d'une transparence psychologique et sociale totale, pour satisfaire à l'impératif catégorique communicationnel de la démocratie contemporaine, ou bien en prendre soin et même la cultiver pour en faire la vertu privée mais aussi publique par excellence ?

Extrait dit par l'auteur :

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Q
Auteur : Nadia Taïbi
Notion : Quechuas
Présentation : Comment vivre "sans toit" ? On croirait un jeu de mot pour une chanson d'amour. En réalité ce n'est pas idiot. Sans "toit", sans abri, sans intimité, à force il ne reste plus rien. Seules les tentes Quechuas distribuées par quelques collectivités ou associations sont visibles. Les hommes sans toit : il faudrait des yeux pour les voir.

Extrait dit par l'auteur :



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R
Auteur : Jean-François Crepel
Notion : Rien à voir
Présentation : Comment faire pour jouer d'une image de soi sans être trahi par elle ? Tantôt l'image amène à se mettre en scène dans son intimité : on joue alors la proximité avec son « public ». Tantôt elle  trahit, quand elle expose à la violation de ce qu'on dénonce alors comme une intrusion inqualifiable dans sa « vie privée ». Le jeu avec son image exprime un désir paradoxal de comédien : celui d'être reconnu sans être découvert. Je désire être désiré mais tout autant je crains d'être méprisé : je mets en jeu, c'est-à-dire à la fois en scène et en péril, le sens de mon intimité. Est-ce cependant un jeu sans conséquence ? On peut faire l'hypothèse qu'il s'agit, en réalité, d'un jeu politiquement dangereux, parce qu'il fragilise le mode d'existence de l'intimité, faisant des citoyens de potentiels « exclus de l'intimité ». Cela signifie non seulement que la société les pousse à s'exposer en public, et à rechercher des preuves de leur valeur, mais aussi qu'assujettis de toutes parts à des prescriptions normatives de vie personnelle, ils s'exposent à perdre le sens d'une véritable expérience de l'intime. 

Extrait dit par l'auteur : 

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S
Auteur : Jean-Claude Dumoncel
Notion : Solitude
Présentation : Philosophie de la Solitude, c’est le titre d’un livre de John Cowper-Powys. D’abord, dans l’histoire de la philosophie, il existe un véritable lignage des sages solitaires, comme Spinoza et Nietzsche, balisant son cours. Avec Rousseau randonneur, la solitude rejoint le mouvement de la marche, complice péripatéticienne de la Pensée depuis Aristote jusqu’au penseur pedestrian de Peirce. Alors, de Rousseau à Sartre, la solitude entre dans un rapport essentiel avec le dévoilement de l’Existence. Mais pourquoi P. Valéry dit-il qu’« un homme seul est toujours en mauvaise compagnie » ? Le rôle de la rêverie selon Bachelard offre une réponse et une issue.

Extrait dit par l'auteur :



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U
Auteur : Armelle Grenouilloux
Notion : Us
Présentation : La mort : finitude et éternité, intimité et publicité.
Us, usages ultimes, rites et rituels accompagnent la fin de vie au fil des siècles. La modernité en modifie-t-elle les points saillants ? L’explosion des technologies de l’information change-t-elle le mouvement des oscillations entre conscience de la finitude et illusion d’éternité ? Le dévoilement du phénomène suicidaire, la médiatisation de crimes terroristes, la déclaration de Guerre à la mort des trans-humains ont-ils fait de l’intime de la mort un enjeu de publicité ?

Extrait dit par l'auteur :



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V
Auteur : David Lebreton
Notion : Vulnérabilité
Présentation : Si nous protégeons notre intimité c'est bien parce que nous nous savons vulnérables, c'est-à-dire susceptibles d'être touchés au plus profond de nous-mêmes au travers de ces brèches que sont nos relations avec les autres. Mais alors comment se protéger et le faut-il seulement ? Cette interrogation se place au cœur du stoïcisme antique comme des plus récentes éthiques du care.  Elle prend aujourd'hui une importance toute particulière dans le domaine médical. C'est justement en s'appuyant sur les séries TV qui mettent en scène les médecins et les infirmières que nous chercherons une première solution. Nous proposerons également une relecture du Petit Prince comme apprentissage et acceptation de la vulnérabilité.

Extrait dit par l'auteur :

............

W
Auteur :Pascal Taranto
Notion : Water-Closet                                                   
Présentation : Occupé !

Extrait dit par l'auteur :

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X
Auteur :Sylvain Portier
Notion : seXtape
Présentation : La sextape est devenue un véritable phénomène de société, ce qui n’est pas étonnant dans une société qui est précisément d’images, de consommation d’images et de culte de l’image de soi. Si elle concerne tout aussi bien l’individu lambda que la star, il est dans tous les cas possible de l’interpréter, en un sens social et psychologique, comme une tendance narcissique et transgressive à mettre en scène ce supposé refuge intime que sont les ébats amoureux. Peut-on toutefois réduire la sextape à cela, ou peut-elle nous apprendre quelque chose de plus profond quant à notre rapport au désir et à notre propre intimité ?

Extrait dit par l'auteur :



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Y
Auteur : Nadine Boyer
Notion : Yourte
Présentation : Double cercle ouvert sur les étoiles qui relie la terre et le ciel, la yourte est à l'origine un espace d'habitation familial traditionnel nomade, simple et rigoureux, des pays d'Asie, qui offre à ses habitants une expérience de l'intimité complète mais paradoxale à nos yeux de citadins occidentaux.
Il faut la comparer au tipi, à la cabane, à la cabine d'un bateau ou bien à l'appartement standard des grandes villes, voire à l'abri précaire et insalubre des bidonvilles, pour comprendre à quoi  tient le sentiment de confort, de sécurité et d'harmonie dont témoignent ceux qui, de plus en plus nombreux, y trouvent un refuge idéal pour supporter ou résister au sentiment douloureux de perte des liens  vitaux qui nous relient intimement au monde, aux autres et à nous-mêmes. Nous ferons l'hypothèse que cet espace codifié, pourtant sans fenêtre mais confortable, véhicule une complète vision du monde qui offre aujourd'hui un modèle attractif et durable pour un mode de vie plus simple, plus juste, susceptible d'entretenir le désir que circule la « belle parole » par laquelle toute recherche d'intimité fait sens.

Extrait dit par l'auteure :



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Z
Auteur : Roland Depierre
Notion : Zen
Présentation : L’intimité d’une présence à soi, promise par la méditation zen (chan en chinois), parviendra-t-elle à nous défaire de nos illusions, qu’elles soient intellectuelles ou sentimentales, celles de l’unité et de l’identité du moi en particulier ? Cette promesse des maîtres bouddhistes anciens, comme Dôgen (1200-1253), « l’École de Kyoto » la renouvelle par la recherche de l’Éveil de soi s’appuyant sur une philosophie du néant,  celle de Nishida  Kitaro (1859-1945) par exemple, et qui annonce une synthèse entre les pensées orientale et occidentale.

Extrait dit par l'auteur :

Caractéristiques

Editeur : Editions M-Editer

Auteur(s) : Michel MALHERBE, Dominique PECAUD, Jean DANET, Jean-Michel VIENNE, Jean-Luc NATIVELLE, Jean-Marie FREY, Michel-Elie MARTIN, André GUIGOT, Jacques RICOT, Julie CLOAREC-MICHAUD, Evelyne GUILLEMEAU, Franck ROBERT, Caroline BAUDOUIN, Arnaud SAINT-POL, Joël GAUBERT, Yvon QUINIOU, Nadia TAÏBI, Jean-François CREPEL, Jean-Claude DUMONCEL, Armelle GRENOUILLOUX, David LEBRETON, Pascal TARANTO, Sylvain PORTIER, Nadine BOYER, Roland DEPIERRE, Julia KRISTEVA

Collection : ABCDaire

Niveau : Débutant

Publication : 20 juillet 2017

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre papier, eBook [PDF]

Contenu(s) : PDF

Protection(s) : Marquage social (PDF)

Poids (en grammes) : 370

Taille(s) : 1,4 Mo (PDF)

Langue(s) : Français

EAN13 Livre papier : 9782362871634

EAN13 eBook [PDF] : 9782362871641

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